21. Eine-Welt-Tag in Weywertz
Solidaritätsessen im Pfarrheim am 3. Fastensonntag
Zum 21. Eine-Welt-Tag im Pfarrverband bietet unser Weltladen am 3. Fastensonntag, 28. Februar 2016, wieder zwischen 11.30 und 13.30 Uhr ein Fasten– und Solidaritätsessen (Quinoa-Bratlinge), bei freiwilliger Kostenbeteiligung (Richtpreis 10 Euro / Kinder: 5,00 Euro) im Pfarrheim, Neuer Weg, an.Um (telefonische) Anmeldung wird bis spätestens 25. Februar gebeten bei Reinhold Boemer, Tel. 080/445915 oder reinhold.boemer@yahoo.de.
Um 13.15 Uhr wird der ehemalige Journalist und Mitarbeiter von Miteinander Teilen Brüssel Jacques BRIARD von seiner letzten Reise nach Madagaskar sowie die Arbeit des CPM (Coalition Paysanne du Madagaskar) und anderer Vereinigungen berichten.
Fastenaktion 2016 – Das Recht ströme wie Wasser (Amos 5,24)
Das Recht ströme wie Wasser - dies bedeutet: Das Recht soll so selbstverständlich für alle Menschen dieser Welt sein, wie das Wasser.
Wasser ist Lebenselixir, allererstes Nahrungsmittel, das die Menschen unbedingt brauchen und das ihnen immer und überall zur Verfügung stehen sollte, sogar wenn sie es nicht bezahlen können.
Denn: ohne Wasser, kein Leben!
Genauso verhält es sich mit den Rechten auf die jeder Mensch UNBEDINGT Anspruch hat:
das Recht auf Nahrung, ein Dach über dem Kopf, Bildung, Gesundheitsfürsorge.
Dafür setzen sich die Partnerorganisationen von Miteinander Teilen in Afrika, Asien und Lateinamerika ein.
Die Fastenaktion 2016 rückt vor allem die beiden Länder Brasilien und Madagaskar in den Fokus.
Brasilien: ein Leben in Würde
Ein Viertel der Brasilianer lebt in Armut und 20 Millionen von ihnen leiden noch immer an Hunger.
Im Bundesstaat Goiàs unterstützt die Kommission für Landpastorale (CPT) die Bauern in ihrem Kampf um ihr Recht auf Nahrung, auf ein Stück Land, von dem sie sich ernähren können, ihr Recht auf unverseuchtes Wasser, auf Schulbildung, einem Dach über dem Kopf oder kurz gefasst: um ein menschenwürdiges Leben.
Die Landpastorale organisiert für die Landbauern Weiterbildungen über umweltverträgliche Anbaumethoden, leistet ihnen juristischen Beistand wenn ihre Rechte in Gefahr sind, hilft ihnen Land zu erwerben um sich ernähren zu können und begleitet Priester, Ordensleute und Katecheten bei der Betreuung dieser Menschen.
(Foto Mann mit Kind vor Feld; Textzeile: Zé Ozmar ist froh und stolz über die gute Ernte)
Die CPT fördert die Bildung von Genossenschaften, denn die Probleme der Landbauern lösen sich gemeinsam besser. Einer von ihnen ist Zé Ozmar, der hier vor einem gut bewässerten Feld steht und die reiche Ernte stolz präsentiert:
„ Zuerst haben wir mit andern Familien kämpfen müssen, um ein Stück ungenutztes Land zugesprochen zu bekommen. Danach ging es darum, so viel zu ernten, dass alle satt werden.
Jetzt produziert unsere Genossenschaft genug Obst und Gemüse, dass wir sogar einen kleinen Teil weiter verkaufen können. Mit diesem Geld bezahlen wir den Schulbesuch unserer Kinder.
Jeden Tag freuen wir uns über unser neues besseres Leben. “
Madagaskar: Nahrungssicherheit
Seit 2009 befindet sich der Inselstaat mitten im Indischen Ozean in einer politischen Krise. Für die bereits vorher arme Bevölkerung hat sich dadurch ihre Situation nochmal verschlechtert, vor allem auf dem Land, wo 35 % der Menschen nicht von ihren eigenen Ernten leben können. Der Anbau von Reis, dem Hauptnahrungsmittel, hat durch die Krise ein Drittel seiner Produktion eingebüßt.
Der Zusammenschluss von über 3000 landwirtschaftlichen Vereinigung zur Landwirtschaftskoalition Madagaskars (CPM) steht den Bauernfamilien seit über 10 Jahren begleitend zur Seite, nach dem Motto Einigkeit macht stark.
Die CPM bietet ihnen Hilfe bei der Professionalisierung der Anbaumethoden, organisiert Seminare und Workshops und verteidigt ihre Interessen wenn politische Entscheidungen anstehen, die ihr Leben direkt betreffen.
Mit einer Internetzeitung und regelmäßigen Radiosendungen hält die CPM ihre Mitgliedsvereinigungen und deren Mitwirkenden auf dem Laufenden, stärkt ihren Zusammenhalt und damit ihr Selbstwertgefühl. Denn sie sind es, die größtenteils die Nahrungsmittel für die Bevölkerung produzieren und damit ihr Überleben sichern.
Solidarisch sein
Um in Schulklassen, Pfarren, Jugendgruppen und Erwachsenenvereinigungen usw Ursachen der Armut zu verstehen und zur Solidarität aufzurufen, gibt es bei Miteinander Teilen für jede Altersgruppe zahlreiche liturgische und pädagogische Hefte, Filme und Aktionsvorschläge.
Im Laufe der Fastenzeit finden in Pfarren, Gruppen und Schulen Fastenessen, Informationsveranstaltungen und Solidaritätsaktionen statt, zum Teil mit einem Gast aus Madagaskar, der konkret von der dortigen sozialen Arbeit berichtet. Infos dazu in Kürze auf der Internetseite und in der Tagespresse.
Zum ersten Mal wird die Aktion Soli-Brot durchgeführt mit der verschiedene Bäckereien durch eine Spende die Fastenaktion unterstützen.
Machen auch Sie mit bei der Fastenaktion, sei es indem Sie eine der Veranstaltungen besuchen, selber mit andern eine Aktion starten oder ganz einfach durch eine Spende auf das Konto
BE 68 0000 0000 34 34 und dem Vermerk Fastenaktkion 2016. Für Spenden von mindestens 40 € erhalten Sie eine Spendenquittung.
Weitere Infos: www.miteinander.be – info@miteinander.be – Tel.: 087/ 55 50 32
Ansprechpartner sind: Viviane Jost, Dirk Riemann und Christiane Villers
La campagne du Carême de Partage 2016 met à nouveau l'accent sur la promotion du droit à la souveraineté alimentaire et l'agriculture familiale dans les pays du Sud particulièrement menacées par le réchauffement climatique et avec comme exemple, cette fois, ce qui se fait à Madagascar, ancienne colonie française devenue indépendante en 1960.
Madagascar est une île de l'océan indien située à l'Est de l'Afrique australe et grande comme dix-neuf fois la Belgique,
80 % des 22 millions d'habitants sont liés directement ou indirectement à l'agriculture, comme surtout les éleveurs et les producteurs de riz, de vanille et de girofle.
Mais 81 % des Malgaches vivent sous le seuil international de pauvreté.
Et 36 % des ménages ruraux connaissent l'insécurité alimentaire, si bien que le pays n'est plus le grenier dont on parlait il n'y a pas si longtemps.
J'ai fait ma première visite à Madagascar en septembre dernier comme bénévole Mais comme permanent de EF-MT, j'en avais entendu parler beaucoup et depuis des années.
En effet, l'ONG a commencé à y soutenir la Jeunesse Rurale Chrétienne ou FTMTK en 1978.
Comme je l'ai constaté dans les villages de la région de Fenerive, au nord-est du pays, beaucoup de paysans sont analphabètes, car 36 % des adultes malgaches le sont et la scolarité des enfants et des jeunes n'est pas une priorité pour les responsables politiques.
Heureusement, la langue malgache est employée par tous les groupes ethniques d'une population dont les visages et les petites tailles rappellent que l'on est entre l'Asie et l'Afrique.
De plus, la culture orale est riche de très stimulants proverbes.
J'avais d'ailleurs en tête depuis des années le très riche proverbe que voici :
« C'est par le fond de la marmite que le riz commence à bouillir ».
Ce proverbe est à retenir pour tout qui veut contribuer au développement des peuples, mais spécialement dans le cas de Madagascar, puisque les Malgaches qui le peuvent mangent du riz trois fois par jour.
Aussi, comme me l' a dit une paysanne, « l'estomac du Malgache est un grenier à riz ».
Malheureusement, ce n'est donc pas le cas pour toutes les familles, puisque 35 % des ménages ruraux connaissent l'insécurité alimentaire.
Et il y a aussi beaucoup de sans emploi et de pauvres sans aucune ressource parmi les plus de deux millions d'habitants de Tananarive, la capitale, et dans les villes comme Antsirabe et Tamatave.
Cependant, si la grande majorité des Malgaches sont pauvres, le pays ne l'est pas.
Le sous-sol est riche en or, pétrole, fer et... cobalt pour nos GSM.....
Aussi, l'évêque d'Antsirabe, de son prénom Philippe, dénonce l'envahissement des multinationales qui est accepté par un gouvernement de plus en plus sans moyens, surtout depuis la grave crise politique de 2009.
Cette crise s'inscrit dans une histoire politique mouvementée.
Cette crise a entraîné une forte dégradation des conditions de vie des habitants.
Ceux-ci sont aussi les victimes de fréquentes cyclones et inondations, de la dégradation de l'environnement et du réchauffement climatique.
J' ai eu l'occasion d'entendre le 16 février un témoignage de Mgr Philippe devant la Commission des Affaires étrangères de notre Parlement fédéral, à l'initiative d'EF-MT.
Car l'ONG a aussi dans ses tâches d''interpeller les responsables politiques, économiques, sociaux et religieux.
A cette occasion, Mgr Philippe a signalé que les Evêques de Madagascar avaient créé le Projet Taratra ou Projet Projecteur.
Comme je l'avais entendu expliquer à Tananarive par un collaborateur des évêques, ce projet vise à interpeller les autorités malgaches pour que les richesses du sous-sol du pays soient gérées dans l'intérêt de la population malgache et pas d'abord dans celui des investisseurs américains, chinois, canadiens ou français.
De plus, il est intéressant de noter que cette initiative a des liens avec des projets semblables menés par les évêques des deux Congos.
De tels engagements rejoignent ceux d'autres conférences épiscopales que le pape François cite dans son encyclique « Laudato Si ! » dans laquelle il montre si bien que les crises écologique et sociale sont liées.
EF-MT et ses partenaires partagent cette analyse.
En Belgique, EF-MT est une ONG de taille moyenne. Mais elle est assez petite par rapport aux ONG d'autres grands pays, comme l'ONG catholique allemande Misereor qui est basée à Aachen.
Ainsi, lors de mes nombreuses missions en Afrique australe, j'avais l'habitude de présenter EF-MT comme « a small shop at the corner of the street » par comparaison avec le super-marché Misereor. Mais « small is beautifull » , n'est-ce pas !
De plus, ces ONG collaborent entre elles et avec une quinzaine d'autres organisations catholiques qui forment la Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité, la CIDSE.
Et c'est d'ailleurs grâce à des informations reçues de la CIDSE qu'EF-MT a commencé à soutenir des partenaires à Madagascar.
Pourtant, EF-MT a limité le nombre de pays du Sud et les régions de ceux-ci où elle soutient un nombre réduit de partenaires. Car il est aussi important de ne pas s'éparpiller.
Ainsi, en Afrique du Sud, durant les dernières années de l'apartheid et après la fin de ce régime , j'ai été chargé de veiller à donner la priorité à des partenaires du KwaZulu Natal à cause de la lutte qu'ils menaient de manière non-violente à la fois contre l'apartheid et contre des Noirs de cette province qui avaient collaboré avec ce régime.
De là, soit dit en passant, les remerciements que j'ai reçus de Nelson Mandela lui-même, mais aussi des archevêques anglican et catholique Desmond Tutu et Denis Hurley.
A Madagascar, EF-MT n'intervient que dans deux régions et à travers seulement trois partenaires . Ces partenaires sont actifs dans les villages autour de Fénérive, au nord-est du pays, et dans le diocèse d'Antisrabe, qui est sur les hauts plateaux, plus au sud dans le pays.
Deux de ces partenaires appartiennent à l'Eglise catholique dont 45 % des Malgaches font partie. Ce sont le centre de promotion sociale Saint-Benoît et la Caritas du diocèse d'Antsirabe, qui ont déjà des années d'expériences dans la formation et le soutien des petits paysans.
Le troisième partenaire soutient aussi les paysans, puisqu'il s'agit de la Coalition Paysanne Malgache (CPM) .
Cependant, la création de cette Coalition remonte seulement à la crise politique de 2009.
Elle a été voulue par cinq mouvements, dont ceux des ruraux catholiques, adultes et jeunes.
Mais cette jeune Coalition compte déjà plus 1300 groupes locaux à travers tout le pays , dont des centaines dans les régions où travaillent les deux autres partenaires.
A Madagascar, il y a encore environ 30 % de chrétiens protestants et anglicans, ainsi qu'environ 25 % d'adeptes des religions traditionnels qui croient aussi en un Dieu créateur lié aux ancêtres qui ont donné la vie.
Mgr Philippe considère donc que quasi tous les Malgaches croient en Dieu .
Pour lui, la seule différence importante est que les chrétiens croient , eux, dans le Dieu d'amour et Père miséricordieux annoncé par Jésus.
De plus, durant sa récente visite et comme l'avaient fait d'autres partenaires avant lui, Mgr Philippe a aussi souligné l'importance que les Malgaches accordent à une triple alliance, à savoir : l'alliance avec Dieu, l'alliance avec les autres, dont les défunts très vénérés et les plus pauvres, ainsi que l'alliance avec la nature.
Il est donc permis de dire que, pour la rédaction de son encyclique, le pape François a été inspiré par les Malgaches et par les autres peuples , comme les Indiens d'Amérique latine, qui se sentent unis à Dieu, aux autres, à la Terre Mère et à toute la Création.
En tout cas, j'ai appris avec émotion que lors de sa récente visite au Mexique, le pape François es allé prier sur la tombe du regretté Mgr Sameul Ruiz, évêque solidaire des Indiens et ancien partenaire d'EF-MT.
Avec le centre Saint-Benoît et la Coalition Paysanne Malgache
Durant la visite faite en septembre dans la région de Fénérive, les bénévoles d'EF ont été pilotés par l'équipe du centre Saint-Benoît dans une petite dizaine des quarante-trois villages où ce partenaire forme et accompagne les éleveurs et les cultivateurs de riz, de vanille et de girofle.
Créé en 1964, ce centre pratique la règle du fondateur des Bénédictins, à savoir : Ora et Labora, c'est-à-dire Prie et Travaille.
Notre groupe a d' abord dû rouler durant treize heures pour faire les trois cents kilomètres entre la capitale et la ville côtière de Fénérive.
Voilà qui explique bien tous les problèmes de transports qu'ont les paysans et autres acteurs de la vie économique du pays.
Notre groupe s'est ensuite rendu dans les villages en pirogues et surtout à pieds, de colline en colline.
De cette immersion, je voudrais relever ici l'accueil chaleureux et le logement dans de modestes maisons, ainsi que de très instructives présentations réciproques lors de vivantes rencontres.
Il y eut aussi des célébrations animées par des jeunes, spécialement par de jolies et dynamiques jeunes filles, visiblement plus engagées que les garçons.y compris pour porter les sacs des visiteurs, puisqu'elles étaient alors en vacances.
Il y eut aussi la célébration et le repas festif fait de riz, légumes, poulet et gâteau qui ont marqué l'inauguration d'un petit barrage.
Financé par les sympathisants d'EF-MT et par un subside gouvernemental belge, ce barrage permet d'augmenter les surfaces des rizières et des champs à la plus grande et très visible joie des villageois.
Un autre événement a été la participation de deux membres de notre groupe et de soeur Léonardine, directrice du centre Saint-Benoît, au mariage d'un menuisier .
Cet homme avait bénéficié d'une des formations artisanales données aussi par le centre tant à des hommes qu'à des femmes.
Ces diverses activités ont permis de se rendre compte de la complémentarité et de la collaboration qui se développent entre le centre Saint-Benoît et les membres régionaux et locaux de la Coalition Paysanne Malgache.
En partant des pratiques traditionnelles, ces partenaires promeuvent l'agroécologie parce qu'elle davantage respectueuse des rythmes de la nature et évite la coûteuse invasion des semences et des engrais de l'agorbusiness.
Cela se fait, par exemple, à travers la création de projets d'aviculture, la promotion de nouvelles techniques de culture du riz,la construction de greniers à riz collectifs et le développement de pépinières de girofliers, les uns et les autres étant souvent tenus par des femmes.
A cela s'ajoute la réalisation de potagers qui contribuent à la diversification des cultures.
Ce sont là des fruits de l'élaboration et de l'application d'un programme de défense et de promotion du droit à la souveraineté alimentaire par EF-MT et ces deux partenaires, ainsi que la Caritas du diocèse d'Antsirabe.
La dynamique Caritas d'Antsirabe
En septembre, ce sont seulement deux amis bénévoles qui ont été aussi se rendre compte du très beau travail mené par cette remarquable Caritas, qui est partenaire d'EF-MT depuis 1981 et est appuyée par Mgr Philippe, évêque depuis dis-sept ans et d'Antsirabe depuis cinq ans.
De ce qu'ils ont partagé, mais aussi de ce qu'a dit Mgr Philippe, fils de paysans et resté très proche du monde rural, il s'avère qu'en plus des formations professionnelles ouvertes aux jeunes peu scolarisés et sans emploi de la deuxième ville du pays, Caritas Antsirabe multiplie surtout les formations et soutiens pour les paysans .
Cela se fait dans le cadre de la création et du développement de Communautés Ecclésiales de Base. Et groupements paysans.
Caritas Antisrabe compte une soixantaine de collaborateurs qui travaillent dans 85 villages auprès de 170 organisations de base en prodiguant des formations en élevage et agriculture, y compris pour faire face à la dégradation de l'environnement.
Parmi les activités développées, il y a aussi la construction de barrages et des cultures d'arrière-saisons développées grâce à des micro-crédits alloués à des communautés de base.
Selon Mgr Philippe, rien que l'amélioration des techniques de culture du riz permettent de passer sur une même surface d'une production de 2 à 8 tonnes de riz.
Cela est particulièrement important puisque les paysans, souvent analphabètes, sont confrontés au grave problème que sont l'absence de titres de propriété et l'accaparement des terres par de riches particuliers et des entreprises étrangères.
Courage et sagesse malgaches
Cette année, Mgr Philippe et cinq autres partenaires malgaches ont accepté de prendre le temps de venir témoigner chez nous du travail qu'ils mènent avec les petits paysans de leur pays.
Ce sont là de bien beaux partages comme des partenaires d'EF-MT le font chaque année depuis 1974.
Malheureusement, aucun de ces partenaires malgaches ne pouvait venir ici aujourd'hui.
En effet, Mgr Philippe a quitté la Belgique il y a quelques jours et ses compatriotes ne commenceront leurs visites que lundi.
C'est pourquoi, j'ai accepté de venir vous apporter un bien modeste témoignage.
Pour l'illustrer, voici quelques photos qui ont été prises dans des villages autour de Fénérive.
Elles montrent les conditions de vie et de travail des villageois, mais aussi l'accueil reçu de leur part ainsi que de l'équipe du centre Saint-Benoît lors des rencontres, célébrations, inauguration d'un petit barrage et moments d'échanges.
Les dernières photos ont été prises dans la capitale Tananarive. Mais il n'y a pas de photos de la région d'Antsirabe où les maisons sont construites en briques et où les paysans participent à des mêmes formations et projets.
Avant de montrer ces photos, je voudrais encore vous partager quelques réflexions.
Comme je l'ai constaté dans la région de Fénérive et comme Mgr Philippe l'explique, former et soutenir les petits paysans malgaches est une tâche prioritaire, mais difficile.
En effet, à la faible alphabétisation, s'ajoute le fait que , dans les villageois, très nombreux sont les adultes et les jeunes qui considèrent qu'il n'y a pas d'avenir pour ceux et celles qui veulent continuer à vivre de l'élevage et de l'agriculture.
« Les jeunes veulent devenir instituteurs, infirmières ou fonctionnaires », disent bien des parents et des jeunes eux-mêmes.
Et pourtant, ils savent que le Gouvernement ne parvient plus à payer de tels professionnels, y compris les instituteurs d'écoles publiques et évidemment pas ceux des écoles créées par les Eglises.
Ils savent aussi que vivre en villes est très difficile, même pour ceux et celles qui ont un diplôme et un métier.
Me l'a expliqué à Tananarive un universitaire devenu chauffeur d'un taxi importé de Chine, pays d'où viennent aussi les ouvriers très mal payés pour leur travail sur les routes.
De là donc l'importance des formations soutenues par EF-MT pour encourager les petits paysans à prendre conscience du rôle qu'ils doivent continuer à remplir à Madagascar pour que l'ensemble de la population soit nourrie, comme c'est le cas si souvent à travers le monde entier.
De là aussi l'appui apporté aux paysans pour qu'ils s'organisent afin de pouvoir être plus forts pour interpeller les pouvoirs publics, comme le font aussi les Eglises.
La conscientisation des paysans se fait y compris par un chant comme celui-ci qui est repris lors de formations :
« Heureusement que je suis paysan. Je peux produire sur des versants et vallées qui sont les héritages de nos ancêtres. C'est là que j'appliquerai les acquis de mes formations.
« Heureusement que je suis éleveur et cultivateur. Je peux nourrir ma patrie. Je n'ai pas honte de travailler la terre. Au contraire, j'en suis fier. ».
De son côté, Mgr Philippe m'a dit que , même si les situations vécues à Madagascar étaient complètement différentes de celles de chez nous, c'était partout qu'il fallait aujourd'hui défendre les paysans.
Et il s'est permis de le dire aux quelques parlementaires venus l'écouter, ainsi que lors de ses diverses interventions publiques et de ses rencontres avec nos évêques, en s'appuyant aussi sur les propos du pape François.
C'est bien à ce mouvement qu'EF-MT entend contribuer dans des pays du Sud , dont Madagascar, grâce aux soutiens reçus, qu'ils soient personnels et plus larges, y compris de la part des Pouvoirs publics. Avec l'espoir que tous ces appuis se poursuivent malgré les réductions des budgets à tous les niveaux.
Ainsi,, tant par et pour le travail mené sur le terrain que par et pour les soutiens nécessaires, se confirme ce qu'on dit à Madagascar, selon Mgr Philippe, à savoir que « ce sont les petites bruines qui font grossir les rivières ».
Ou encore que « quand on est séparé, on n'est que comme du sable. Mais que quand on s'unit, on devient du roc. ».
Souvenons-nous en. Mais n'oublions jamais que ce sont les populations même les plus pauvres qui sont les principales forces de leur propre développement.
Elles en sont à la fois le vrai moteur et le carburant. Et nous ne faisons qu'y apporter nos petites, mais nécessaires gouttes d'huile.
Merci de ne pas l'oublier. Et merci pour votre attention.
Jacques BRIARD,
ancien permanent et actuel bénévole à EF-Vivre Ensemble